Un grand rendez-vous consumériste outre-Atlantique, importé par les pure players et la grande distribution.
Bien connu aux US, le « Black Friday », vendredi d’après Thanksgiving, donne lieu chaque année à des scènes d’hystérie collective, qui dégénèrent parfois de façon incontrôlable. Il est vrai que la législation sur les soldes est minimaliste aux Etats-Unis et que les magasins jouent le jeu avec des rabais très importants. Les promotions atteignent facilement – 50%, et portent sur une période très courte : 1 à 6 jours maximum, ce qui les rend d’autant plus attractives..
Cette année, les grands médias ont largement relayé l’importation du Black Friday en France, mais qu’en est-il sur le terrain ?
Ce sont en réalité surtout les pure players et la grande distribution qui ont mis en place des dispositifs très divers pour drainer du trafic :
Amazon, Cdiscount ou La Redoute ont ainsi mis en avant des baisses de prix jusqu’à -60%, principalement sur les produits de haute technologie, le petit électroménager et certains jouets, bonne façon d’inciter les internautes à démarrer leurs achats de Noël.
La Fnac a quant à elle proposé en points de vente des remises sous forme de chèque cadeaux sur certains produits Apple, mais l’offre était seulement de -10 ou -15% et réservée aux porteurs de carte de fidélité.
Auchan a mis en avant des promotions sur l’électroménager et le high-tech, annoncées via ses médias habituels : tracts et radio. Géant Casino et Carrefour ont également lancé des promotions Prix-Produit ciblées, de moins grande ampleur.
On a en tout cas pu constater cette année une véritable visibilité du Black Friday en Grande Distribution, alors que ce concept commercial demeure peu connu du grand public français.
Quelques exemples de Black Friday chez les enseignes spécialisées
Même si peu d’enseignes se sont lancées, certains tests prometteurs semblent en cours : on a vu fleurir cette année des réductions (discrètement) estampillées Black Friday chez ZARA, et sur le site d’YVES ROCHER ou de GO SPORT.
YVES ROCHER a fait le choix d’une vente-flash le vendredi à -50% sur tout le site ! En revanche, aucun relais en institut n’était prévu.
L’enseigne espagnole de mode DESIGUAL proposait déjà une remise de 20% en 2013, qui cette année a été augmentée à 25%, sur toute la collection Hiver et durant tout le week-end.
Mais le dispositif le plus abouti est peut-être celui d’ERAM qui a affiché un -50%, sur 3 jours, à partir de 2 paires achetées, et sur une partie de sa gamme : les bottes et bottines.
L’offre était la même online et en magasin, pour une meilleure lisibilité. Un email a été envoyé à toute la base clients, avec un visuel simple et efficace. La promotion était bien ciblée sur des produits attractifs en cette période.
Quelles sont les chances du concept BLACK FRIDAY en France ?
Dans un contexte de mondialisation des habitudes de consommation et de concurrence accrue entre les acteurs, tout nouveau prétexte permettant de générer du trafic en magasin et sur les sites de e-commerce semble promis à un bel avenir.
Ceci dit, le Black Friday est encore en France soit carrément inconnu, soit largement associé à la dinde de Thanksgiving, aux bousculades dans les supermarchés américains, voire à un krach boursier de sinistre mémoire ! Les prochaines années verront certainement de plus en plus d’enseignes tester des dispositifs commerciaux autour de ce thème, mais il est probable que le temps est encore lointain où cette date deviendrait un réel pic commercial national.