En 2015, la fin du tabou de l’échec ?
Cela peut sembler très paradoxal, en ce début d’année où les vœux riment avec « succès » et « réussite », de parler de l’acceptation de l’échec comme d’une des tendances émergentes actuelles. Pourtant selon la dernière étude internationale de FORD, l’une des 10 tendances identifiées pour l’année à venir est « FLAUNTING FAILURE » : L’ÉCHEC A L’HONNEUR.
Ainsi selon les services de prospective de FORD, en cette période mouvante et incertaine, le seul véritable échec serait désormais de ne rien essayer. Les consommateurs d’aujourd’hui adoptent de plus en plus un état d’esprit d’entrepreneur, et ils acceptent que leurs modes de vie, les produits et services qu’ils utilisent soient en constante évolution (ou en mode beta). L’exemple de startups audacieuses de la Silicon Valley n’est pas étranger à ce nouvel état d’esprit : en persévérant, en s’adaptant, tout revers peut se transformer en une formidable réussite.
Quelques chiffres intéressants en préambule :
Environ 90% des start-up high tech font faillite. Aux Etats-unis, les business angels font davantage confiance à des entrepreneurs ayant échoué lors d’un ou plusieurs projets qu’à des novices.
« L’expérience est plus importante que les diplômes » selon 79% des adultes japonais et 66% des adultes américains. (BAV Consulting, Global Survey, Adults 2014)
« Aujourd’hui, le stigmate de l’échec a disparu » selon 57% des Allemands, 55% des Japonais, et 37% des Américains. (BAV Consulting, Global Survey,Adults 2014)
On sent également frémir en France une nouvelle approche visant à encourager la prise de risques, qu’il s’agisse d’orientation scolaire, de choix d’entreprise, ou bien de développement personnel. Or qui dit audace dit risque de se tromper, voire d’échouer.
Il y a encore quelques années, une césure dans un CV, un changement d’orientation ou de branche professionnelle était mal considéré, notamment par les employeurs. Ceux-ci se rendent enfin compte que le monde a changé, que les profils divers sont une richesse, et surtout que l’échec peut être tout aussi enrichissant à long terme qu’un parcours rectiligne sans aucun accroc…
Bien sûr il y a encore loin du discours aux actes, et le changement de mentalités ne s’effectuera pas en un an, mais il est plus que probable qu’en 2015, nous verrons monter en puissance des phénomènes comme les « FailCon » (thefailcon.com). Nées aux US, ces conférences arrivent tout juste en France, et encouragent les acteurs économiques à partager publiquement leurs erreurs et leurs échecs, afin d’en tirer des leçons profitables pour l’avenir. Une sorte de TedEx du Fail, quoi de mieux pour nous décomplexer et nous inspirer ?